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Monsieur Marcel Proust↩
44 rue Hamelin↩
Paris
 
 Monsieur et cher confrère
 
 Il me semble que vous êtes  maintenant à l'abri des↩
surprises1. Pour mon compte, je crois être pour↩
le moins aussi ardent que vous même à↩
vouloir que cela réussisse2... et je touche↩
du bois !
Ne m'écrivez pas : cela nme fait de la peine↩
de penser que vous souffrez.
 
 Mes très cordiaux messages et mon↩
admiration.
 
 Excusez ma brièvité : je suis dans la mer des↩
Sargasses3 !
 
 
  
  
  
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    Monsieur Marcel Proust 44 rue Hamelin Paris
 
 Paris, 2 décembre 1919
  Monsieur et cher confrère
  Il me semble que vous êtes  maintenant à l'abri des surprises1. Pour mon compte, je crois être pour le moins aussi ardent que vous-même à vouloir que cela réussisse2... et je touche du bois !
 Ne m'écrivez pas : cela nme fait de la peine de penser que vous souffrez.
  Mes très cordiaux messages et mon admiration.
  J.-H. Rosny aîné
  Excusez ma brièvité : je suis dans la mer des Sargasses3 !
 
  
  
  
- 1.
        
- La semaine suivante, le mercredi 10
                décembre 1919, le prix Goncourt est decerné à Marcel Proust pour À l'ombre
                    des jeunes filles en fleurs. Voir l'annonce de l'Académie Goncourt à
                Proust le jour même du vote (CP 03973 ;
                    Kolb, XVIII, n° 293). [ChC]
        
- 2.
        
- Dans sa lettre à Proust du 29 octobre 1919
                    (CP 03934 ; Kolb,
                XVIII, n° 254), Rosny aîné, membre de l'Académie Goncourt, manifeste sa vive
                appréciation pour À l'ombre des jeunes filles en fleurs et il
                assure au livre sa voix et sa « propagande ». [ChC]
        
- 3.
        
- Expression familière, dans le sens de :
                    je suis dans les choux, dans le
                pétrin. On la trouve dans le roman de Rosny aîné intitulé Dans
                    la nuit des cœurs. Quand Claude Marival se trouve au bord de la
                banqueroute, Hugues Claveraux, son beau-frère, se disposant à lui venir en aide, lui
                dit « Tu es dans les sargasses... » et il exige que Claude renonce à toute nouvelle
                spéculation (Dans la nuit des cœurs, deuxième partie, chapitre
                II, Paris, Flammarion, 1922, p.
                    98). [PK]